19 févr. 2016

La Nuit du chasseur, C. Laughton & R. Mitchum (1956)

Synopsis :


Résultat de recherche d'images pour "la nuit du chasseur film"Un prêcheur inquiétant poursuit dans l'Amérique rurale deux enfants dont le père vient d'être condamné pour vol et meurtre. Avant son incarcération, le père leur avait confié dix mille dollars, dont ils ne doivent révéler l'existence à personne. Pourchassés sans pitié par ce pasteur psychopathe et abandonnés à eux-mêmes, les enfants se lancent sur les routes.

Date de reprise : 13 avril 2011
Date de sortie:  11 mai 1956 (1h 33min)
De : Charles Laughton, Robert Mitchum



Avec:  Robert Mitchum, Shelley Winters, Lillian Gish plus
Genres :  Thriller, Drame, Epouvante-horreur
Nationalité:  Américain

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Bande-annonce :



Extrait : 


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14 févr. 2016

Tujiko Noriko/ツジコノリコ

On classe souvent Toriko Tujiko en "pop expérimentale",  hors sa musique est bien plus proche d'un style de Björk  que de la J-pop...


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Toriko Tujiko est une musicienne en genre electro expérimentale mais aussi en electro-pop et trip-hop. Elle chante avec une voix volontairement naïve sur ses propres compositions, et il lui arrive de collaborer régulièrement avec d'autres artistes, comme par exemple Aoki Takamasa :


Par conséquent, Tujiko Noriko est une artiste japonaise originaire d' Osaka . En raison de son style expérimental, elle est parfois comparée à Múm ou à Björk . Une grande partie de sa musique se compose de d'échantillons répétitifs, de battements d'ailes électroniques, des mélodies progressivement ajoutées les unes sur les autres, et sa voix angélique qui domine le tout. Ses paroles sont en japonais et en anglais. Elle a travaillé pour le label autrichien Mego et l' allemand Tomlab . En 2004, elle fait équipe avec Peter 'Pita' Rehberg pour former DACM faisant l'album Stéréotypie . En 2005,  avec l'artiste français Saâdane Afif pour créer un film à l'aide de quatre textes de l'artiste française Lili Reynaud-Dewar . Elle vit actuellement à Paris et travaille également sur des courts métrages expérimentaux. Selon un article du Japan Times , elle a réalisé deux films: "Sand and Mini Hawaii" et "Sun". Au printemps 2012, elle est travaille en résidence au WORM , un institut artistique à Rotterdam pour la musique d'avant-garde afin d'enregistrer de la nouvelle musique...


Adressedusiteofficiel:http://www.tujikonoriko.com/


Discographie : 


Albums : 

  • Kesyou to heitai (Make-up and Soldier) (00/00/0000) 
  •  Shojo Toshi (00/05/2001) 
  •  Hard ni sasete (Make me hard) (00/10/2002) 
  •  From Tôkyô to Naiagara (08/06/2003) 
  •  Blurred in my mirror (00/08/2005) 
  •  28 - avec Aoki Takamasa - (22/08/2005) 
  •  Melancholic beat - avec Saâdane Afif et Portradium - (00/00/2005) 
  •  Shojo Toshi -ré-édition - (15/05/2006) 
  •  Solo (05/02/2007) 
  • Confiance (2008, Nature Bliss)
  • U avec Lawrence English et John Chantler (2008, ROOM40)
  • GYU avec .Tyme (2012, Nature Bliss / Editions Mego )
  • Est Balcon avec Nobukazu Takemura (2012, Happenings)
  • My Ghost Comes Back (2014)


 

Blas P. (La Note blanche)

8 févr. 2016

L’Attrape-cœurs, J.D. SALINGER (1951)

Résumé :


Résultat de recherche d'images pour "l'attrape coeur salinger"Nous sommes au moi de décembre. Noel approche et avec lui, les vacances des étudiants. Holden est un adolescent, perdu, au milieu de New York. Au début du roman, il raconte sa vie à Pencey Prep, le collège dont il vient de se faire expulser, un de plus. C’est le weekend et tout le monde assiste au match de foot de fin d’année. Sauf lui. Il se met à l’écart, loin de ces étudiants qu’il trouve superficiels. Holden décrit alors le lieu, sa chambre, quelques camarades, tout ça avec un regard dénigrant et critique. Holden doit rentrer chez ses parents le mercredi suivant. Mais il ne supporte plus ce collège où il ne se sent pas à sa place. Il quitte Pencey Prep, au milieu de la nuit. Il prend le train, et le début des rencontres étranges, touchantes et repoussantes, s’enchaînent. On découvre alors un peu mieux cet adolescent égaré, étourdit par l’angoisse et la recherche de lui-même. Pris par la peur de voir ses parents avant qu’ils ne soient au courant de son expulsion, le jeune homme décide de ne pas rentrer tout de suite chez lui. Il prend une chambre à l’hôtel. L’angoisse de rester seul le ronge. Il s’en va errer dans les bars, ne cherchant que l’ivresse pour combler le vide. Son problème c’est quoi ? 

"L'homme qui tombe, rien ne lui permet de sentir qu'il touche le fond. Il tombe et il ne cesse pas de tomber"

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Son problème est que sa cynisme et son point de vue encore jeune sur l'existence ne lui permet pas de vivre normalement, Holden en est incapable: "Les gens qui pleurent à s'en fondre les yeux en regardant un film à la guimauve, neuf fois sur dix ils ont pas de cœur. Sans rire". Toujours à cracher sur les gens, toujours le mépris et le dédain, toujours à se sentir étranger parmi les inconnus. Ce personnage transpire la noirceur, pas vraiment profonde ni gratuite, mais une noirceure qui accumule des déceptions, des peurs grandissantes, un manque de confiance en lui, un manque de confiance en autrui.  Paradoxalement, malgré sa fuite en avant vers le monde solitaire des adultes, ce garçon ne veut pas grandir. Il souhaiterais rester un enfant, pouvoir se sentir encore fragile et ne pas prendre les responsabilités qu'imposent la vie. "L'homme qui manque de maturité veut mourir noblement pour une cause". L'homme qui a atteint la maturité veut vivre humblement pour une cause Holden va passer ainsi trois jours à se lamenter, à mentir aux gens qu’il rencontre, à se mentir à lui-même pour ne pas rendre conscience de l’avenir qui se dresse devant lui. Il a un frère à Hollywood qui roule en Jaguar, des parents plutôt bourgeois, un autre frère mort d’une leucémie, Alli. Il ne cesse de penser à lui, surtout dans les moments difficiles: il l’admire, le mystifie, peut être un peu trop. Mais cette expérience de la mort est cruciale pour l'adolescent,  la disparition totale d'un être cher lui a ouvert les yeux sur les mauvaises surprises, parfois cruelles, de la vie  Cependant, Holden  a également une petite sœur, Phoébé, âgée de dix ans. Le seul être vivant pour qu'il semble avoir une réelle tendresse, un véritable amour, c'est sa soeur et il l'aime, tout simplement. Cette sœur remplit son cœur, Holden va ressentir le besoin de la voir, de lui parler. Il va la lui rendre visite, en secret, et sa présence semble l’apaiser, lui apporter un bonheur sincère et pur. Juste avant de rentrer chez lui, comme il l’avait prévu, la peur le gagne, encore. Il veut partir, loin, là où personne ne le connaîtrait,  là où il croit qu’il pourrait recommencer une vie, soit disant plus paisible. En revanche,  il  déclare à sa sœur, qu'il ne manquera pas de lui dire au revoir. 

L'adolescent va au musée d'Histoire Naturelle. Mélancolique, taciturne, il laisse ses pensées vagabonder en se comparant à des statues figés dans le temps, immuables, au cœur de pierre, une sorte de personnification de ce que peut être la vie, sa propre vie.  Après s'être rendu au Wicker Bar, il appelle Jane, une amie qui comprend vite qu’il est ivre. Puis, il donne rendez-vous à Phoebe et lui annonce qu'il va partir. Phoebe, en petite sœur attentionnée, décide de partir avec lui. Celui-ci refuse et lui avoue qu'il ne comptait pas réellement partir. Il l'emmène au zoo. Finalement, il rentre chez lui après quelques tours de manège avec Phoebe, qui est, rappelons-le le seul être en qui il voue une affection profonde. L'amour qu'il porte pour sa sœur devient une force et le guide vers la raison. Par conséquent, cet amour fraternel le retient, le fait réfléchir et, le garçon accepte finalement de grandir. Il reste, mais il sait ce qui l’attend... 

Un nouveau collège, de nouvelles rencontres, de nouvelles peurs, de nouveaux dégoûts. Au moment où le récit de ses aventures rejoint le présent, le personnage, qui se présente comme un anti-héro, ne désir bizarrement pas continuer à raconter sa vie. On comprend alors qu’il se trouve dans un d’hôpital psychiatrique. On comprend qu’il est réellement "au fon du trou" et que cette crise existentielle le rend malade au sens propre. En revanche, il commence à accepter l’amour, la tendresse, le manque, la vie en général. Il commence à accepter les douleurs qu’il fuyait avant. Il mûrit,  prend du recul, et ses premières conclusions commencent par l’affection et la nostalgie. Bien présent dans son cœur, Holden pense à toutes ces vies étranges qui ont croisées son chemin ...

"Tout ce que je sais, c'est que tous ceux dont j'ai parlé me manquent pour ainsi dire C'est drôle. Ne racontez jamais rien à personne. Si vous le faites, tout le monde se met à vous manque"


Le titre du livre "l'attrape-coeurs" trouve sa source dans une chanson ou plus exactement dans une mauvaise compréhension des termes d'un poème de Robert Burns: "Tu connais la chanson Si un cœur attrape un cœur qui vient à travers les seigles ? Je voudrais. .. — C'est Si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles . C'est un poème de Robert Burns". Les termes exacts sont "Si un corps rencontre un corps qui vient à travers les seigles" et Salinger l'interprète via son héros : "Si un coeur attrape un coeur..." Holden rêve alors d'un monde sans adulte :





"Je me représente tous ces petits mômes qui jouent à je ne sais quoi dans le grand champ de seigle et tout. Des milliers de petits mômes et personne avec eux - je veux dire pas de grandes personnes - rien que moi. Et moi je suis planté au bord d'une saleté de falaise. Ce que j'ai à faire c'est d'attraper les mômes s'ils approchent trop près du bord. Je veux dire s'ils courent sans regarder où ils vont, moi je rapplique et je les attrape. C'est ce que je ferais toute la journée. Je serais juste l'attrape-coeurs et tout. D'accord c'est dingue, mais c'est vraiment ce que je voudrais être. Seulement ça. D'accord, c'est dingue." (...) "Mon rêve, c'est un livre qu'on n'arrive pas à lâcher et quand on l'on fini on voudrait que 'auteur soit un copain, un super-copain et on lui téléphonerait chaque fois qu'on en aurait envie".

Blas Priscille (La Note blanche)


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L'auteur mystérieux, Jérôme David Salinger : 


Le 16 juillet 1951, The Catcher in the Rye est publié aux Etats-Unis. L'auteur de ce roman Jerome David Salinger, dont on a déjà pu lire quelques nouvelles, très applaudies dans les milieux littéraires, dans des magazines comme Collier, Story ou The New Yorker. Rien toutefois qui puisse laisser deviner la déferlante provoquée par The Catcher...

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Difficile d'imaginer aujourd'hui qu'un livre puisse déclencher à la fois un tel enthousiasme et un tel rejet. Il a marqué de façon indélébile toute la jeunesse américaine, et cela de façon continue pendant des années – Mark Chapman, l'assassin de John Lennon, en avait un exemplaire dans sa poche –, puis la jeunesse européenne, en particulier en France. Plus de cinquante ans après (l'action se situe à la fin décembre 1949), on a du mal à comprendre à la fois comment ce livre a pu avoir un succès si phénoménal et susciter tant de hargne et de rejet aux Etats-Unis, où il a été exclu des bibliothèques de certaines écoles et par certaines communautés : ainsi, en 1982, il a été retiré des bibliothèques scolaires de Calhoun County, en Alabama... ???

Le succès du Catcher n'a pas été immédiat – il lui faudra quatre ou cinq années avant de devenir un livre "culte" – mais il ne fera que croître et embellir avec la publication des recueils de nouvelles qui vont suivre, même si la critique anglo-saxonne, qui avait encensé les premiers livres, se mobilise pour descendre en flammes Franny and Zooey,  Norman Mailer en passant par John Steinbeck, George Steiner, Mary McCarthy ou Katherine Anne Porter, c'est à qui vilipendera le plus l'auteur et ses œuvres : il ne sait pas écrire, il ne rédige que de "prétentieux divertissements", il n'a aucune maturité, il est une sorte d' "industrie" à lui tout seul, "un homme sandwich"... Les paroles s'envolent, le succès reste.

Quand The Catcher in the Rye est publié en France, par Robert Laffont, en 1953 – sous ce titre raté mais qui lui est resté, L'Attrape-cœurs, qui faisait écho au déjà très célèbre roman de Boris Vian : "L'Arrache-coeur" –, il passe quasiment inaperçu, atteignant à peine 7 000 exemplaires jusqu'en 1960, alors qu'à la même époque il s'en vendait quelque 250 000 exemplaires par an aux Etats-Unis, rien qu'en édition de poche. Ce sont les Nouvelles (Nine Stories), publiées en français en 1961, qui produisirent sur les jeunes Français et sur les critiques cette onde de choc qui se fait sentir encore aujourd'hui chez tous ceux qui les ont lues, il y a donc quelque quarante années. Ce sont les lecteurs des Nouvelles qui vont se précipiter sur le roman. Un bulletin publicitaire des éditions Robert Laffont cite, au moment de la publication de Franny and Zooey, les avis (français et prémonitoires) émis à propos de L'Attrape-cœurs par d'éminents critiques comme Robert Kanters, qui compare Salinger à Alain-Fournier (et le livre au Grand Meaulnes) ou Kléber Haedens : "L'auteur vient de prouver que l'on pouvait toujours rendre neuf et surprenant le thème le plus usé de l'écriture."

L'Attrape-cœurs comme les Nouvelles ont été traduits par un jeune homme de 19 ans qui signe Jean-Baptiste Rossi et qui deviendra plus tard Sébastien Japrisot. Ces traductions n'ont pas toujours emporté l'adhésion du public. L'éditeur fit retraduire The Catcher en 1986 par Annie Saumont – en ajoutant un "s" au titre qui devint L'Attrape-cœurs – mais aujourd'hui cette version a également beaucoup vieilli... Grâce peut-être à ces traductions contestées, J. D. Salinger a été souvent le premier auteur lu directement en anglais par les jeunes Français.

Pour des raisons jamais vraiment explicitées, Salinger s'est retiré du monde et n'a plus rien publié, à part une longue nouvelle dans The New Yorker daté du 19 juin 1965, Hapworth 16,1924, dont on attend une réédition toujours repoussée. Cette disparition a sans aucun doute été l'un des facteurs du mythe Salinger, l'auteur en qui tant d'adolescents voyaient cet écrivain dont parle Holden Caulfield, le narrateur : "Mon rêve, c'est un livre qu'on n'arrive pas à lâcher et quand on l'a fini on voudrait que l'auteur soit un copain, un super-copain et on lui téléphonerait chaque fois qu'on en aurait envie" J. D. Salinger a déçu toutes ces espérances en refusant tout courrier, tout entretien, tout hommage, que ce soit sous forme de livre, de film ou même de site Internet...

Blas Priscille (La Note blanche)


"L'Attrape-cœursa60ansetillesfaitbien"(Article):http://www.slate.fr/story/41355/attrape-coeurs-salinger